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Libération

Le haut débit, du luxe pour les PME de la campagne

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Une étude pointe les tarifs exorbitants imposés dans les zones où les opérateurs ne sont pas en concurrence.
publié le 16 février 2005 à 0h35

Mieux vaut, quand on est une PME, être située dans une zone où sévissent plusieurs opérateurs télécoms ­ et même plusieurs technologies ­, que dans un coin de paradis desservi par un seul. C'est cette nouvelle version de la fracture numérique que mesure pour la première fois dans une étude le cabinet Tactis, un institut rompu aux enquêtes de terrain. Pour une connexion haut débit de qualité (1 mégabit/s garanti et symétrique), une petite firme devra débourser au minimum 800 euros par mois dans une zone couverte par un seul opérateur (le plus souvent France Télécom) alors qu'elle ne dépensera dans le meilleur des cas que 290 euros, dans une zone d'affaires où les opérateurs et les technologies se tirent la bourre. Selon Tactis, l'écart moyen constaté entre ces zones est de 52 %.

Il y a pire encore pour une PME : être établie en rase campagne et privée d'ADSL (Internet haut débit sur le fil de cuivre) parce que le central téléphonique n'en est pas équipé ou qu'il se trouve trop loin. Seule solution dans ce cas : louer une liaison, le plus souvent à l'opérateur historique, une prestation hors de prix, de l'ordre de 2 000 euros par mois... L'enquête a été conduite dans une quinzaine de zones géographiques représentatives des degrés de concurrence qui existent aujourd'hui sur le territoire et pour le compte de l'Afors (Association française des opérateurs de réseaux et de services), vivement soutenue dans sa démarche par le régulateur des télécoms en panne de données sur le sujet.