Pour obtenir de bonnes notes sur leur responsabilité sociale et environnementale (RSE), les entreprises sont elles aussi soumises à un contrôle continu. En témoigne la lettre ouverte adressée lundi par le collectif «De l'éthique sur l'étiquette» au PDG de Décathlon, Yves Claude. Motif : lui rappeler ses responsabilités dans un «cas flagrant» de violation des droits du travail chez un de ses fournisseurs thaïlandais, MSP Sportswear.
Selon la lettre, cette société textile aurait licencié trois ouvrières syndiquées, fin octobre. Le texte semble confirmer la mauvaise réputation de l'entreprise, après plusieurs rapports effectués par un observatoire proche des organisations syndicales thaïlandaises. «Nous avions déjà adressé un courrier d'alerte à Décathlon le 17 décembre dernier, explique Jean-Michel Bailly, porte-parole du collectif, mais, si on nous a bien informés qu'un audit a été mené sur MSP Sportswear, on n'en connaît toujours pas les résultats. On utilise rarement la lettre ouverte, mais cette fois on a dû monter d'un ton.» Car Décathlon garde le silence : interrogé par Libération, le spécialiste du sport se tait. «Ce dossier est suivi par les équipes locales et la direction qualité», apprend-on dans le communiqué de presse transmis pour seule réponse. Un communiqué que Jean-Michel Bailly n'a même pas reçu : «C'est quoi cet autisme? D'habitude, on dialogue. Il y a eu un précédent en Inde (avec Décathlon, ndlr), ça s'est passé différemment. Cette fois, rien, à croire que D