Bruxelles (UE)
de notre correspondant
La fiction de l'égalité entre les Etats membres de la zone euro a définitivement volé en éclat. Les ministres des Finances de l'Eurogroupe ont désigné, mercredi soir, l'Italien Lorenzo Bini Smaghi pour succéder à un autre Italien, Tommaso Paddoa-Schioppa, au directoire de la Banque centrale européenne (BCE). Déjà, le 26 mars 2004, les douze ministres des Finances avaient désigné l'Espagnol José Manuel Gonzalez-Paramo pour prendre la succession d'un autre Espagnol. Les grands Etats de l'Euroland (Allemagne, France, Italie, Espagne) ont donc réussi à imposer leur présence permanente au directoire. C'est un véritable «conseil de sécurité» qui est ainsi créé au sein de la BCE.
L'institut d'émission est dirigé par deux organes : d'une part, le directoire, composé de six membres nommés pour huit ans (dont le président, actuellement Jean-Claude Trichet, et le vice-président, le Grec Lucas Papademos), qui dirige au jour le jour la politique monétaire. D'autre part, le Conseil des gouverneurs, réunissant le directoire et les gouverneurs des banques centrales, qui décide du niveau des taux d'intérêt. La logique originelle voulait que tous les Etats soient représentés à tour de rôle au sein du directoire. Le problème est que le traité de Maastricht, fédéral de ce point de vue, a décidé que les votes au sein de la BCE auraient lieu à la majorité simple, ce qui signifie que le Luxembourgeois pèse autant que l'Allemand. A l'usage, cette égalité est dange