Après l'avalanche des profits et des dividendes annoncés jeudi par plusieurs grands noms du CAC40 (Total, Arcelor, L'Oréal, Schneider Electric), c'était, vendredi, celle des réactions hostiles. «Quand on voit les résultats des entreprises du CAC 40, on se dit que c'est le jackpot pour les actionnaires et les fonds de tiroir pour les salariés», estime Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, pour qui «cette situation présente une certaine indécence».
Jean-Christophe Le Duigou, l'économiste de la CGT, observe que «l'explosion des profits et des dividendes» «du jamais-vu depuis vingt-cinq ou trente ans» crée une situation «extrêmement malsaine et dangereuse». «Les groupes qui gagnent le plus sont ceux qui suppriment les emplois en plus grand nombre» et le «tribut qu'ils prélèvent» se traduit «par un étouffement du réseau de la sous-traitance, affectant durement les PME», a ajouté le responsable de la CGT, soulignant la «portion congrue laissée à la recherche et à l'investissement».
Michel Lamy, secrétaire national et économiste de la CFE-CGC, voit dans les «résultats mirobolants» la conséquence d'une «exploitation forte des salariés et des entreprises sous-traitantes» et appelle à «un débat national» sur le sujet. Les grandes entreprises «n'investissent plus ou très peu». «Elles ne distribuent pas des salaires normaux, bouffent la laine sur le dos des PME et consomment du bénéfice par une large distribution de dividendes et des rachats d'actions», fait valoir le responsa