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Libération

France Télécom: grand écart au Conseil d'Etat

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L'opérateur public poursuit son contentieux sur les tarifs du dégroupage.
publié le 19 février 2005 à 0h40

Séance surréaliste vendredi au Conseil d'Etat. Comment France Télécom peut-il, d'un côté, s'engager fermement à baisser son tarif et, de l'autre, se battre avec constance pour obtenir qu'il remonte ? Il y a un mois à peine, l'opérateur a juré à l'Autorité de régulation des télécommunications (ART) qu'il baisserait de 10,50 à 9,50 euros hors taxes le prix de location de son fil de cuivre à ses concurrents et obtenu, en échange, le droit de relever de 26 % le prix de l'abonnement téléphonique. Et il continue de se battre devant le Conseil d'Etat pour faire remonter rétroactivement ce tarif de location ­ à 13,79 euros depuis fin 2003, et même 14,50 euros pour les dix-huit mois précédents. On aurait pu imaginer que, dans la foulée de l'augmentation de l'abonnement, l'opérateur laisse tomber le contentieux qui l'oppose au régulateur sur ce tarif.

Pas de chance pour les concurrents, la procédure engagée en avril 2002 se poursuit. Vendredi, la commissaire du gouvernement, au fait des derniers engagements de baisse de l'opérateur, semblait un peu ennuyée. Sur les bancs réservés au public, les concurrents, très remontés, soulignaient, avec ce super grand écart, les qualités gymniques de France Télécom. En jeu, l'avenir du dégroupage. C'est-à-dire la dérivation, dans les centraux de l'opérateur public, de la ligne de l'abonné vers les installations des concurrents. La commissaire du gouvernement n'a pas manqué de le souligner. Si le haut débit rencontre un tel succès en France, c'est p