C'est la grève inattendue et incontrôlable. Celle qui tombe toujours mal pour les directions et les passagers. Mais dont les motifs sont indiscutables pour les salariés. Depuis vendredi, les agents de piste d'Air France à Orly débrayent et ont bloqué, selon la direction de la compagnie, une bonne moitié du trafic. Une assemblée générale hier après-midi a reconduit le mouvement jusqu'à ce matin. Dimanche une courte suspension provisoire du mouvement a permis de faire décoller des avions pour désengorger les aérogares bondées de voyageurs en transit ou en partance pour leurs vacances.

Chute. Les agents de piste, dont le travail consiste entre autres à approcher les passerelles d'embarquement ou de débarquement des avions, se sont mis en grève brutalement vendredi après-midi par solidarité avec un de leurs collègues. L'homme, de 28 ans, venait d'être mis à pied par la direction d'Air France après la mort accidentelle d'une hôtesse de l'air le 1er février. L'hôtesse avait fait une chute de 7 mètres, du haut d'un escalier mobile placé à l'arrière d'un avion dont les passagers venaient de débarquer. Les syndicats (CGT, CFDT et Sud) demandent depuis vendredi le retrait de la lettre notifiant la mise à pied de l'agent et sa convocation à un entretien préalable à un éventuel licenciement pour faute grave le jeudi 3 mars. Pour les syndicats, il s'agit de la condamnation d'un «lampiste», selon les termes de la CGT, qui fustige la «précipitation de la direction à accuser un lampiste dans