Demain, Hervé Gaymard, le ministre de l'Economie, et Patrick Devedjian, son collègue de l'Industrie, emmènent Pierre Gadonneix, le patron d'EDF en balade du côté de Dunkerque. Le programme n'est pas des plus bucolique : visite de la centrale nucléaire de Gravelines, de l'aciérie d'Arcelor et d'une usine d'aluminium d'Alcan. Le tout entrecoupé d'un déjeuner-débat avec les industriels de la région. Pour parler de quoi ? Principalement, de la hausse des prix de l'électron, qui a pu représenter jusqu'à 55 % en quatre ans selon les secteurs.
«Flambée». Ce qui donne des boutons aux industriels gros consommateurs d'électricité (la sidérurgie, la chimie...), c'est que cette inflation n'est justifiée par aucune augmentation des coûts de production d'EDF, puisque plus de 90 % de sa production d'électricité est d'origine nucléaire et hydraulique. Difficile donc pour Gadonneix d'invoquer la hausse du pétrole ou d'une autre matière première, voire l'incontournable croissance chinoise : «Les industriels ne comprennent pas pourquoi plus de concurrence européenne conduit à une telle flambée des prix», confiait récemment un membre du comité exécutif du Medef. Si EDF a augmenté ses tarifs depuis l'ouverture des marchés de l'énergie c'est principalement pour les caler sur les prix allemands, beaucoup plus élevés. «On ne peut pas reprocher à EDF d'augmenter ses prix si l'entreprise peut profiter d'un avantage compétitif sur ses concurrents. On est simplement en train de se rendre compte que le m