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Libération

Volte-face

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Un hacker passé à la sécurité informatique, un braqueur devenu avocat, un syndicaliste promu cadre de direction. Les «transfuges» ont du mal à se trouver une place. Car les entreprises ont peur de ces «repentis».
publié le 21 février 2005 à 0h40

Franck W. Abagnale Jr. a exercé entre 1964 et 1966 les professions de copilote de la Pan Am, de chirurgien, puis d'avocat. Il détourne plus de 2 millions de dollars et se fait arrêter par les fédéraux. Repéré pour son talent d'escroc, il est recruté par le FBI et finit sa carrière dans les sections antifraude de banques américaines. Une histoire vraie que Spielberg a retracée dans Arrête-moi si tu peux. Film à la Happy Days, avec Leonardo DiCaprio en crapule aux dents blanches. Presque trop beau pour être vrai. Il est rare de «passer de l'autre côté», de jouer les «transfuges». D'avoir un passé de bandit et de mener ensuite la chasse au crime. D'avoir été syndicaliste et d'enfiler le complet veston de patron. Sauf si l'entreprise recherche un anticonformiste pour un poste spécifique, comme Jacques Khéliff, ancien militant CFDT devenu monsieur Développement durable chez Rhodia (lire ci-contre). Certains secteurs savent être plus accueillants. L'Education nationale a bien dans son effectif d'enseignants d'anciens locataires de la place à côté du radiateur. Les groupes de sécurité informatique recyclent, eux, des pirates : ils parlent même de «repentis», à l'image de la mafia. D'autres font de l'embauche de ces profils atypiques un argument marketing. Comme Weight Watchers, dont les animatrices sont d'anciennes rondes (lire ci-dessous). Reste que les transferts réussis sont peu nombreux. La direction des ressources humaines n'accordant pas facilement sa rédemption.

Brillantissim