Air France pensait en avoir fini avec l'affaire de l'accident d'Orly, qui a causé la mort d'une hôtesse, tombée d'un escalier mobile le 1er février. Mais hier matin, Gilles de Robien a dû donner la nausée aux salariés de la compagnie en confirmant l'existence d'un rapport de l'inspection du travail, révélant de graves problèmes de sécurité dans l'usage des escaliers mobiles, au risque de relancer la grève. Sur France Info, le ministre des Transports a qualifié ce rapport de «provisoire» (1). «Le document n'est pas établi pour accabler tel ou tel, mais pour relever qu'il y a des défauts sur les équipements existants», a dit Robien. «Et le rapport montre que, quand les équipements sont équipés, on ne tient pas les consignes de sécurité.» Qui «on» ? En tout cas, les personnels de piste se sont sentis directement accusés par leur ministre. «Faire une telle déclaration est purement scandaleux», fulmine François Cabrera, de la CFDT qui n'a pas appelé à la grève. «Comment peut-on livrer une telle image des personnels et de l'entreprise en général ? Et que pensent les clients d'Air France, si on leur dit que les employés ne se sentent pas concernés par la sécurité ?» Le responsable syndical s'indigne de l'instrumentalisation de l'accident mortel, et de la tentative grossière qui consiste à déconsidérer le travail des personnels de piste, pour masquer les déficiences de la compagnie.
Cinglant. En fait de rapport «provisoire», le document que Libération s'est procuré est une lettre re