Une filiale d'Alcatel à nouveau forcée de réintégrer des salariés licenciés. Hier, le conseil de prud'hommes de Paris a ordonné à NextiraOne, à qui Alcatel avait cédé en avril 2002 son activité de distribution aux entreprises, Alcatel Réseaux d'Entreprise (ARE), la réintégration de 328 salariés sur 406 plaignants. La décision est à exécuter sous huit jours, sous astreinte de 150 euros d'amende par jour de retard. En novembre dernier, l'équipementier avait déjà été condamné, lors d'une autre affaire, à reprendre 171 ex-salariés d'Alcatel Câble France, poussés dehors par leur employeur en 2002 et privés de plan social.
«Intérim.» Hier, Alcatel se défendait d'être concerné par le jugement rendu dans la matinée. Ce qui n'est pas du tout l'avis de la CGT, auteur de l'action devant les prud'hommes, et notamment de Jean-Pierre Ottavianni, délégué syndical central CGT d'ARE au moment des faits. Lorsqu'en 1998, Alcatel cède une partie des activités de sa filiale ARE à Marine Consulting, celle-ci «est condamnée d'avance», soutient le syndicaliste. 647 salariés d'ARE sont transférés chez Marine à cette occasion mais la société n'est dans les faits «qu'une sorte d'agence d'intérim qui loue ses techniciens et administratifs à Alcatel en fonction de ses contrats et de ses besoins», explique la CGT. En 2001, Marine se retrouve en redressement judiciaire, et 350 salariés sont licenciés dans la foulée au printemps 2002. Ce sont ces employés dont les prud'hommes ont ordonné la réintégration. E