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Libération

Un mode d'emploi antisyndical déniché par des salariés

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Un fabricant de seringues de l'Isère y développe sa stratégie «sociale».
publié le 25 février 2005 à 0h43

«Nouvelle politique de relations sociales»... Le document, classé «strictement confidentiel», est destiné à la hiérarchie de l'entreprise BD (Becton Dickinson) du Pont-de-Claix, près de Grenoble. Ces fiches, que Libération s'est procurées, détaillent comment la direction française du leader mondial de la fabrication de seringues et d'autre matériel médical souhaite réduire l'influence des organisations syndicales. Des prises de position qui pourraient tomber sous le coup d'une plainte pour discrimination. Dans ces fiches, BD menace aussi, en filigrane, les investissements sur le site si le climat social se tendait. L'usine du Pont-de-Claix emploie près de 1 300 salariés, dont 700 à la production de seringues ou de cathéters, et elle existe depuis près de soixante ans. Jusqu'ici, le groupe s'est distingué par sa réussite économique.

Mais, depuis plus de deux ans, le climat s'est dégradé. «Il y a eu des changements à la tête de BD France, dit un salarié. On a senti que l'on ne nous parlait plus de la même façon.» La «Nouvelle politique de relations sociales» explique peut-être cela : le document explique comment «contourner les syndicats actuels», afin de «construire la confiance» entre les collaborateurs et «le management», et de «réduire le pouvoir de nuisance industrielle» des élus du personnel. La direction française, jointe hier soir, expliquait que le texte n'est qu'«un document de travail, rien de plus».

Malaise. Suivent des astuces pour parvenir à marginaliser les syndic