A deux mois et demi de son départ, Philippe Camus, coprésident d'EADS, vient d'épingler un bon gros contrat militaire. Hier, de l'usine d'Airbus de Broughton, au pays de Galles, le ministre de la Défense britannique, Geoff Hoon, a annoncé que le consortium mené par EADS pour renouveler la flotte d'avions ravitailleurs de la Royal Air Force avait remporté un contrat d'environ 19 milliards d'euros. En négociation exclusive avec les autorités britanniques depuis janvier, le consortium Air Tanker (détenu à 40 % par EADS et regroupant, par ailleurs, le français Thales et les britanniques Rolls-Royce et Cobham) devrait livrer une quinzaine d'appareils sur la base d'Airbus A330.
La signature définitive du contrat et le nombre exact d'avions devront attendre encore. C'est moins le montant du chèque que les modalités de paiement qui font mouliner juristes et financiers du groupe. Contrairement à des contrats classiques, le gouvernement britannique ne sera pas propriétaire de ses avions. Il s'engage simplement à les louer pendant vingt-sept ans. En contrepartie, le consortium Air Tanker est autorisé à mettre ses avions à la disposition d'autres compagnies aériennes si l'armée britannique ne les utilise pas. «Mais en cas de conflit ou de crise, le gouvernement britannique est, bien sûr, prioritaire», dit-on à EADS. L'armée et plus généralement l'administration britannique est friande de ce type de locations. Après la gestion d'une caserne ou l'exploitation d'un satellite militaire confi