Au grand concours du merroutage, c'est un outsider qui a décroché le pompon. Le 28 janvier, Louis-Dreyfus Armateur (LDA), associé dans une société commune avec l'Italien Grimaldi, a lancé la première «autoroute de la mer» française entre les ports de Toulon et de Civitavecchia (sud de Rome). Depuis un mois, les transporteurs découvrent ce service consistant, trois fois par semaine (dans les deux sens) à faire grimper leurs camions sur un navire. De trois camions pour la première traversée, le remplissage est monté aujourd'hui à une moyenne de 20 (sur les 150 places possibles). Le 8 avril, la ligne devrait être officiellement inaugurée en grande pompe avec, en guest stars, Jacques Barrot (commissaire européen aux Transports) et François Goulard (secrétaire d'Etat aux Transports). Serge Lepeltier, ministre de l'Ecologie, est également attendu pour rappeler que «merrouter», c'est aussi protéger l'environnement. Si Grimaldi propose déjà une liaison de ce type entre l'Espagne et l'Italie, c'est «la première fois au départ de la France que des bateaux embarquent des camions pour concurrencer une liaison routière», se félicite LDA, dont le patron, Philippe Louis-Dreyfus, parle d'une «démarche citoyenne».
Ligne droite. Depuis l'annonce du ministère des Transports de promouvoir le merroutage en France, en 2003, les regards étaient davantage tournés vers le littoral Atlantique (La Rochelle, Nantes-Saint-Nazaire, Cherbourg), pour des raisons que des mauvaises langues jugeaient politique