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Libération

Le fourre-tout de l'aide publique au développement

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A Paris, un forum tente de la rendre plus rationnelle et efficace.
publié le 2 mars 2005 à 0h47

Réformer l'aide publique au développement (APD), tout le monde ­ ou presque ­ s'entend désormais à en reconnaître l'urgence. Et la nécessité. La resserrer, la rationaliser, la rendre plus efficace et moins fragmentée, tel est l'ambitieux objectif d'un forum qui se tient jusqu'à aujourd'hui au ministère de l'Economie, à Paris. Encore faut-il s'accorder sur ce qu'on fait rentrer dans ce flux financier Nord-Sud. Qui, bien qu'en légère hausse (69 milliards de dollars en 2003), reste, avec 0,25 % du PIB des pays riches, loin des promesses (0,7 %).

Ce frémissement de l'APD à la hausse se traduit-il par des ressources additionnelles ? Pas sûr, répondent des ONG françaises et leurs partenaires du Sud, réunis hier en marge du forum de Bercy et qui dénoncent une APD fourre-tout. A ce jeu de bonneteau, la France excelle. Ainsi, pour 2005, 12 % de son allocation iront aux territoires d'outre-mer. Et 30 % du montant restant (2,25 milliards d'euros) seront constitués d'allégement de dette publique des pays endettés ; dont 50 % concernent les annulations des très opaques créances de l'assureur-crédit Coface. Il y a aussi les coûts «d'écolage», soit 659 millions d'euros de frais de scolarité imputés aux étudiants des pays du Sud inscrits dans les facultés françaises. Et même «l'aide aux réfugiés» : 433 millions d'euros...

De telles «agrégations statistiques», déjà légion, risquent encore de gonfler. «L'an dernier, les pays donateurs ont décidé d'intégrer au sein de l'APD de nouveaux types de