Des managers français et japonais, un personnel tchèque à 98 %, et l'anglais pour mettre tout le monde d'accord : l'usine TPCA (Toyota Peugeot Citroën automobile), coentreprise montée par le japonais Toyota et le français PSA Peugeot Citroën en République tchèque, est aussi une expérience linguistique. Lundi sont sortis des chaînes les premiers modèles à bas prix produits par les trois marques (lire ci-dessus). Même le représentant de PSA, Jean-Pierre Chantossel, vice-président de l'usine, y perd quelque peu son français : «Il y a bien eu quelques misunderstandings, mais très honnêtement, nous n'avons jamais été en conflit, malgré toutes nos différences.» A Kolin, petite ville de 31 000 habitants à une soixantaine de kilomètres de Prague, la «Toyota Way» semble s'être imposée d'elle-même. «On a respecté nos engagements, poursuit Jean-Pierre Chantossel, travailler autant d'heures que nos amis japonais, et pas pris beaucoup plus de vacances qu'eux...»
Machines japonaises. A Kolin, les rôles sont clairement définis. A PSA, les achats et la gestion des 150 fournisseurs, pour l'essentiel des équipementiers tchèques ou étrangers installés dans le pays. A Toyota, la responsabilité d'un système de production fondé sur des machines venues du Japon, et «capable de sortir une voiture toutes les soixante secondes, explique Jean-Pierre Chantossel. On peut placer indifféremment sur la chaîne une Peugeot, puis une Toyota, puis une Citroën.» A terme, 300 000 véhicules par an, soit 100 000 ex