«C'est une journée positive pour notre industrie», s'est félicité, hier, le ministre allemand de l'Economie et de l'Emploi, Wolfgang Clement. Tout est pourtant à relativiser : en ce moment, en Allemagne, où le nombre de chômeurs vient de dépasser la barre historique des 5,2 millions, tout ce qui ne ressemble pas à une catastrophe industrielle, est à mettre au registre de la bonne nouvelle. Or vendredi, le numéro 1 mondial de l'automobile, General Motors (GM), a annoncé qu'il renonçait à fermer une usine de sa filiale allemande Opel en échange de concessions sur les salaires et le temps de travail.
A l'issue de cinq mois de négociations, le constructeur américain est parvenu à un accord avec les représentants des salariés d'Opel. Le contrat exclut des licenciements secs d'ici à 2011 ainsi que toute fermeture d'usine sur la période. En contrepartie, le personnel a accepté un gel des salaires pendant deux ans, couvrant rétroactivement 2004 et 2005, et, sur la période 2006-2010, des augmentations inférieures de 1% à la convention collective.
General Motors avait imposé l'an dernier un plan social très lourd à sa filiale allemande en difficulté qui se traduira par la suppression de 9 500 emplois, soit un tiers de l'effectif total. Il expliquait jusqu'à présent n'écarter «aucune piste» pour faciliter un retour à l'équilibre d'Opel, y compris la fermeture d'un de ses trois sites en Allemagne, Kaiserslautern (Sud-Ouest), Bochum (Ouest) ou le principal, Rüsselsheim, près de Francfort.