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Libération

L'avenir de Gazprom-Rosneft aiguise les appétits

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Cacophonie et conflits d'intérêt entre proches de Poutine entourent la naissance du futur géant russe.
publié le 5 mars 2005 à 0h50

Moscou, de notre correspondante.

Les milliards volent de main en main, les managers s'accusent de mensonge et le Kremlin bourdonne de déclarations contradictoires... La gestation du futur géant russe Gazprom-Rosneft, dont la fusion avait été annoncée en septembre dernier par Vladimir Poutine en personne, continue de se faire dans une cacophonie totale et un climat de guerre des clans. «Une décision finale a été prise», annonçait mercredi le président de Gazprom, Alexeï Miller : Rosneft sera intégrée dans Gazprom, mais sans sa nouvelle filiale Iouganskneftegaz, qu'elle vient de récupérer lors du dépeçage de Ioukos. Celle-ci deviendra une société publique indépendante, dirigée par le président de Rosneft, Sergueï Bogdantchikov.

Piquant. Sitôt dit, sitôt démenti : dès le lendemain, Rosneft faisait savoir que «les déclarations d'Alexeï Miller sur le fait que Iouganskneftegaz deviendra une société publique indépendante dirigée par le président de Rosneft, Sergueï Bogdantchikov, ne correspondent pas à la réalité». Le conflit est d'autant plus piquant qu'il se joue non seulement entre les patrons de Gazprom et Rosneft, mais dans leur ombre, entre deux des principaux conseillers de Vladimir Poutine : Dmitri Medvedev, chef de l'administration présidentielle et président du conseil de direction de Gazprom d'un côté, et Igor Setchine, son adjoint à l'administration présidentielle, président du conseil de direction de Rosneft de l'autre.

«Medvedev est partisan d'unir toutes les ressources