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Libération

L'OMC refuse l'exception agricole

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A la réunion de Nairobi, les pays du Sud voulaient surtout discuter des subventions.
publié le 5 mars 2005 à 0h50

Nairobi, de notre correspondant.

Les deux jours de discussion au Kenya se sont conclus dans l'incertitude. Une trentaine de ministres du Commerce issus des pays les plus pauvres étaient surtout venus à la réunion de l'OMC pour tenter d'aplanir leurs profonds différends sur les subventions agricoles et autres barrières douanières des pays développés. «Nous devrions avoir un texte mettant tout le monde d'accord d'ici à juillet», a déclaré, optimiste, le ministre kenyan du Commerce, Mukhisa Kituyi.

En fait, après l'échec des Etats-Unis à justifier le bien-fondé de leurs subventions dans le secteur du coton devant le tribunal de l'OMC, jeudi à Genève, plusieurs ministres affichaient une excellente humeur. Ils espèrent pouvoir profiter d'un effet boule de neige et faire tomber les barrières qui leur permettraient d'exporter plus facilement les produits agricoles. Et qu'importe si, à plusieurs milliers de kilomètres de là, Jean-Pierre Raffarin avait joué une autre partition. Jeudi, en arpentant les allées du Salon de l'agriculture, le Premier ministre français, qui plaidait en faveur du oui au référendum sur la Constitution européenne, déclarait : «Si la France tourne le dos à l'Europe, le financement de la politique agricole commune s'effondrera.» Et d'ajouter : «Vous pouvez compter sur moi pour les difficiles négociations sur la libéralisation du commerce mondial dans le cadre de l'OMC.»

Au Kenya, les participants ont continué d'insister afin que l'agriculture reste au premier plan