A Strasbourg, à Tokyo
Kim Woo-choong a retrouvé un job. L'ancien PDG du conglomérat sud-coréen Daewoo, en fuite depuis la faillite du groupe en 1999, est désormais rémunéré pour des activités de conseil par la société française Lohr, implantée à Duppigheim (Bas-Rhin). L'information, révélée au détour d'une tribune libre publiée dans le quotidien l'Humanité en janvier, a été confirmée à Libération par Robert Lohr, fondateur et PDG du groupe, qui fabrique des tramways ainsi que des remorques et des wagons pour le transport de voitures.
«Nous avons des ambitions en Corée du Sud, où trois villes, dont Séoul et Pusan, souhaitent acheter des tramways, explique Robert Lohr. Depuis un an et demi, monsieur Kim a une mission qui consiste à nous introduire en Corée. Il conseille notre groupe en vue de nouer un partenariat industriel avec une société locale pour l'assemblage final de nos rames de tramway. Grâce à lui, nous sommes actuellement en négociation avec trois industriels locaux.»
Contrairement à ce qu'indiquait l'Humanité, Kim Woo-choong ne serait donc pas appointé pour vendre des blindés légers en Asie (la société Soframe, filiale de Lohr, détient les activités militaires du groupe). Sa mission consisterait uniquement à faciliter l'introduction de Lohr sur le marché sud-coréen du tramway.
Liste rouge. Reste une question. Dans quelles conditions Kim Woo-choong, alias «Chairman Kim», peut-il s'acquitter de sa mission ? «Il ne donne pas l'impression d'être poursuivi ou de se cacher.