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Parité business

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Alors qu'une loi se prépare, les accords «égalité professionnelle» se multiplient dans les grands groupes. Coup de pub ou préoccupation réelle?
publié le 7 mars 2005 à 0h51

Dans le hall du géant de l'aéronautique et de la défense EADS, à Suresnes (Hauts-de-Seine), une femme en robe légère vous accueille. Elle sourit. Elle dit qu'elle est salariée d'Eurocopter, une filiale d'EADS. Qu'elle travaille sur le Tiger, un hélicoptère de combat. Elle est affichée sur le mur, avec cinq autres figures de la campagne de pub chargée de donner un visage humain au groupe. Trois hommes, trois femmes. Pourtant, les femmes croisées «en vrai» dans le hall sont plutôt standardistes ou chargées de communication. Sous leurs yeux, un ballet de costards qui volent d'une porte à un ascenseur. Chez EADS, les femmes représentent 15 % de l'effectif mondial, 17 % du personnel français. Mais le groupe a récemment découvert les valeurs féminines : l'entreprise exhibe ses femmes ingénieures et pilotes d'essai au Bourget, organise des girls days, des portes ouvertes dans ses bureaux de recherche réservées aux lycéennes.

Aubaine. Même Philippe Camus, coprésident d'EADS, se prête au jeu de la promotion de son «accord sur l'égalité et la mixité professionnelles», signé par les cinq organisations syndicales, en juin. Il affirme avoir été sensibilisé au problème, il y a deux ans, en discutant... avec sa femme. «Il fallait changer l'image de notre industrie très masculine», dit-il. Mercredi, Nicole Ameline, ministre de la Parité et de l'Egalité professionnelle doit décerner à cette entreprise modèle le label Egalité, qu'elle a déjà attribué à grand renfort de communication à PSA-Peug