A Tokyo
Kim Woo-choong, l'ancien PDG et fondateur de Daewoo, recherché par Interpol depuis quatre ans, dispose de nombreux appuis politiques en France. C'est en 1985 que «Chairman Kim» est introduit dans l'Hexagone. Les premiers contacts se font sous l'impulsion de Gérard Longuet, président du conseil régional de Lorraine. Ils se poursuivent l'année suivante à Séoul, à l'occasion d'une rencontre entre le PDG de Daewoo et Jacques Chirac, alors Premier ministre. Les deux hommes deviennent très proches et se rencontrent régulièrement lors des déplacements de Chirac en Asie ou de Kim en France. C'est à cette époque-là que Kim, qui ne parle pourtant pas un traître mot de français, est discrètement naturalisé français avec sa femme et ses deux enfants comme l'avait révélé Libération (13 mars 2003).
Services rendus. Les décrets de sa naturalisation datent du 2 avril 1987. Ils sont signés par Philippe Séguin, alors ministre des Affaires sociales. Cette naturalisation a été accordée au titre de «services exceptionnels rendus à la France». De quelle nature peut être ce «service exceptionnel» ? L'ouverture, en 1987, de la petite usine Daewoo de fours à micro-ondes de Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle), subventionnée à 33 % par l'Etat, est-elle une raison suffisante ? Kim se voit octroyer par la suite d'autres marques de bienveillance. Notamment de la part du Premier ministre RPR Alain Juppé, qui l'a fait commandeur de la Légion d'honneur le 28 mai 1996. Dans son discours, Juppé o