Djakarta (Indonésie) envoyé spécial
Total, ses 9 milliards de bénéfices en 2004, ses 110 000 collaborateurs dans 130 pays, son quatrième rang mondial dans le gaz et le pétrole... Total, et son épée de Damoclès en Indonésie : le risque d'une faillite pure et simple de l'une des plus conséquentes filiales du groupe, pour une poignée de millions de dollars non payés. L'histoire n'a guère défrayé la chronique. Mais la justice indonésienne pourrait bien donner un tout autre écho aux mésaventures de Total, de loin le premier producteur national de gaz indonésien, avec 2,39 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour en 2004. Un bras de fer mal géré par la multinationale. Et qui, de l'aveu d'un diplomate français, «ternit l'image des entreprises françaises en Indonésie, déjà à la peine dans la course à la part de marché du formidable gâteau local : la quatrième population mondiale !» La cour commerciale de Djakarta doit en effet se prononcer aujourd'hui sur la plainte déposée par deux sous-traitants de la première capitalisation boursière du CAC 40.
Contrat. Le conflit remonte à 2001. Total signe un contrat de 19 millions de dollars avec Sanggar Kaltim, une firme indonésienne... dirigée par un Français. Objet : la construction de plate-forme de gaz à Tunu et d'un pipeline de gaz à Peciko, dans la province de l'Est-Kalimantan. Mais le sous-traitant sous-traite dans la foulée le chantier à une autre firme, Istana Karang Laut (IKL). A la suite de changements techniques du programme