Avant la démission surprise de son patron Harry Stonecipher, Boeing pensait être sur le point d'en avoir terminé avec la guigne. Même si après avoir cédé sa place de numéro 1 de l'aviation civile à son rival Airbus deux années de suite, l'américain savait que 2005 était encore une année à oublier. L'avionneur européen devrait livrer un peu plus d'avions que lui. Sans compter que le salon du Bourget de cet été, pendant lequel l'A380 devrait faire son premier vol en public, risque d'être un moment pénible pour l'américain. «Ce sera dur pour nous d'exister», confie un porte-parole.
Pourtant le groupe a retrouvé un peu de couleurs. Après deux années de baisse du chiffre d'affaires, il a renoué en 2004 avec une petite croissance (+4% par rapport à 2003) et avec des bénéfices en forte hausse (+161%). Un petit coup de mieux qu'il doit exclusivement à ses activités défense car ses avions commerciaux restent convalescents. La dernière confrontation (une commande ferme d'Iberia de 30 appareils et de 45 en option) a une nouvelle fois tourné à l'avantage d'Airbus, alors que Stonecipher s'était déplacé à Madrid quelques jours avant la décision pour tenter d'arracher le morceau.
De passage à Paris, la semaine dernière, Randy Baseler, le gourou du marketing chez Boeing, était venu délivrer la bonne parole. En ce qui concerne l'A380, il persiste et signe. «On n'a jamais dit qu'il n'y avait pas de marché pour cet appareil, on a juste expliqué qu'il était trop petit pour gagner de l'argent.» Po