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Libération

Liaison fatale pour le patron de Boeing

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La direction du groupe l'a débarqué à cause d'une relation avec une cadre de l'entreprise.
publié le 8 mars 2005 à 0h53

Washington de notre correspondant

Chez Boeing, seuls les avions peuvent s'envoyer en l'air. Pas les patrons. Pour avoir failli à cette règle, le nouveau président du groupe, Harry Stonecipher, 68 ans, a été viré hier par le conseil d'administration. Une lettre anonyme avait révélé, dix jours plus tôt, qu'il avait depuis le début de l'année une liaison avec une cadre du groupe. S'abritant derrière le code de conduite de Boeing, qui exige de ne se livrer à aucune activité qui serait «cause d'embarras» pour l'entreprise, les administrateurs ont jugé que Stonecipher ne pouvait donc pas continuer de tenir les rênes du groupe aéronautique.

Que Boeing tente de dissuader ses responsables d'avoir des relations sexuelles avec leurs subordonnés est compréhensible. Mais selon un porte-parole du groupe, la femme séduite par Stonecipher était consentante, et n'était pas sous son contrôle direct. Le patron de Boeing n'était pas en mesure d'agir sur l'évolution de sa carrière ou de sa rémunération. Par ailleurs, le code de conduite de Boeing, d'une seule page, n'aborde pas directement la question des relations sexuelles dans l'entreprise.

Il semble que le board ait plutôt coincé sur le caractère immoral de la liaison : Stonecipher est un homme marié, doublé d'un grand-père. «Le PDG doit montrer l'exemple d'un comportement professionnel et personnel exemplaire», a expliqué le président du conseil d'administration, Lew Platt. Il a indiqué que le fait d'avoir une liaison n'était pas, en soi, la r