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Libération

Berlin enterre la réforme du Pacte de stabilité européen

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Les assouplissements proposés par Jean-Claude Juncker n'ont pas suffi à convaincre l'Allemagne.
publié le 9 mars 2005 à 0h53

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Désormais, les choses sont claires : l'Allemagne ne veut plus du pacte de stabilité et de croissance qu'elle a imposé à ses partenaires en 1997. Ou plutôt, elle en veut bien mais à condition que ses dents aient été soigneusement limées afin de lui enlever son mordant. Berlin a bloqué, lundi soir à Bruxelles, après une réunion de neuf heures et demie (!) des douze grands argentiers de la zone euro, la réforme que propose Jean-Claude Juncker, le président de l'eurogroupe.

Pourtant, le compromis que le Premier ministre luxembourgeois a mis sur la table constitue déjà un sérieux assouplissement qui a suscité l'ire de plusieurs Etats, dont les Pays-Bas et l'Autriche, ainsi que de la Banque centrale européenne.

Manifestement fatigué, Juncker a menacé, hier, de jeter l'éponge : «Je n'exclus pas que nous en restions au pacte tel qu'il est. Il fonctionne mal, mais je n'ai aucune envie de le remplacer par un pacte qui donne l'impression de fonctionner et qui ira mal plus tard.» Il va néanmoins essayer de parvenir à un accord avant le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des 22 et 23 mars, lors d'un conseil extraordinaire des ministres des Finances convoqué pour le 20 mars.

Le problème de Gerhard Schröder est simple : il sait qu'il est peu probable que le déficit public allemand soit ramené sous le plafond des 3 % du PIB d'ici à la fin de l'année. Pire : aucun redémarrage de la croissance allemande n'étant attendu, l'année 2006 ne s'annonce pas