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Libération

EDF n'a pas épuisé ses cartouches

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Elle peut encore négocier le non-approvisionnement de grandes sociétés.
publié le 9 mars 2005 à 0h53

«Nous avons encore de la marge de manoeuvre.» Pour la première fois hier, EDF n'a pas tenu de réunion, rituel depuis que la vague de froid s'est abattue sur la France. Alors que GDF se retrouve sous pression, l'électricien dit conserver plusieurs leviers. En cas de besoin, l'entreprise peut encore négocier avec certaines grandes entreprises un «effacement», c'est-à-dire un renoncement à l'approvisionnement, à même de permettre une économie de 1 500 mégawatts (soit la production quotidienne d'une centrale nucléaire). EDF assure pouvoir toujours compter sur des achats ponctuels sur les places de marché.

En revanche, l'entreprise, trompée par le frimas tardif, a abordé le coup de froid sans le secours précieux des jours EJP (effacement jours de pointe). Certains clients (près de 900 000, dont nombre de collectivités locales et d'entreprises) sont soumis par contrat à un tarif dit EJP. Ils bénéficient d'un faible tarif dans l'année, mais autorisent EDF, en période de forte consommation nationale, à hausser très fortement ses tarifs 22 jours chaque hiver (entre le 1er novembre et le 31 mars). Objectif : inciter les clients à basculer sur les modes alternatifs (bois, fioul) afin de faire baisser la consommation et d'éviter qu'EDF lance ses moyens de production les plus coûteux. Le recours à ce mécanisme est loin d'être marginal, puisqu'un basculement en jour EJP permet de diminuer la consommation de 3 000 mégawatts soit une consommation deux fois supérieure à celle de l'agglomérati