Washington, de notre correspondant.
L'une des distractions de l'hiver, à Washington, consiste à deviner qui sera le prochain président de la Banque mondiale. Ça occupe bien dix minutes dans chaque dîner. Comme dans le «jeu de la mort et des quarante vieillards», auquel on se livrait à l'époque de Maupassant pour tenter de deviner les remplaçants des académiciens trépassés, «chacun fait sa liste. On pointe, on discute, on suppose, on calcule. Il n'y a rien de plus amusant, non rien, absolument rien !» (1). Un blog a même été créé pour soupeser les moindres bruits concernant l'institution (2).
Conflit d'intérêt. L'ex-banquier d'affaires et milliardaire James Wolfensohn cède sa place, le 1er juin. Par tradition, c'est un Américain qui occupe le poste (et c'est un Européen qui dirige le FMI). Au départ (en janvier), le favori était l'ex-représentant au Commerce Bob Zoellick. Mais lorsqu'il a accepté de devenir le bras droit de Condoleezza Rice au département d'Etat, la spéculation s'est emballée. Colin Powell ? Il aurait renoncé au poste. Bill Clinton ? Ce serait le meilleur moyen de dissuader Hillary Clinton de se lancer dans la course à la Maison Blanche (deux Clinton à des postes aussi importants risquerait de créer un conflit d'intérêts). Bill Gates ? Le quotidien britannique The Guardian a défendu l'idée, mais c'est le seul.
Le moulin à rumeurs s'est emballé cette semaine, jusqu'à évoquer le nom d'un Irlandais, celui de Bono, chanteur du groupe U2 et avocat passionné du tiers-