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Libération

Faute de gaz et de fuel, les salades risquent de geler

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Certains secteurs d'activité grands consommateurs d'énergie doivent faire face à des pénuries.
publié le 10 mars 2005 à 0h54

Il y aurait comme un petit manque de fuel lourd en France. Hier, en Touraine et en région parisienne notamment, les maraîchers, grands utilisateurs d'énergie pour leurs serres, mais aussi par exemple les cartonniers, se battaient les flancs pour dégotter quelques précieuses tonnes de ce bon vieux fuel afin de chauffer leurs cultures ou leurs usines : «Pas moyen de trouver un camion hier matin, c'est embêtant si ça continue», s'inquiète Angélique Delahaye, patronne de la Fédération de producteurs de légumes, filiale de la FNSEA.

Contrats. Et voilà les agriculteurs victimes d'un méchant effet domino : privés de gaz à cause des contrats d'effacement signés avec GDF qui les obligent à se passer de son énergie pendant une période déterminée (Libération du 9 mars), ils se ruent sur le fuel. Pourtant du fuel, il y en a peu. Et pour cause : la demande de ce carburant flambe depuis le pas de côté de GDF. «Habituellement, la France consomme 8 400 tonnes de fuel par jour. Ces derniers temps, la demande supplémentaire est de l'ordre de 10 500 tonnes par jour», explique Total, principal pourvoyeur de pétrole du marché tricolore.

Face à ce nouvel appétit de fuel, Total fait ses comptes. Et constate que ses stocks sont «bas» en cette fin d'hiver : «Nous allons contingenter la demande de fuel. Pour que tout le monde soit servi, il faudra donner un peu moins à chacun. Certains clients seront livrés à la moitié de leur demande, les autres aux trois quarts. Nous n'avons pas beaucoup le choix», r