Depuis bientôt trois ans, Florence Sanial est au chômage. Depuis ce jour de mai 2002 où, convoquée pour ce qu'elle croyait être son entretien annuel d'évaluation, cette cadre trentenaire s'est vu signifier son licenciement pour «motif personnel». Son employeur, le cabinet de commissaires aux comptes RSM Salustro-Reydel, lui reprochait de «ne pas respecter les règles de fonctionnement en équipe», de ne donner «que très rarement son emploi du temps» et même «une grande confusion liée» à son «mode de pensée propre». Comme l'explique son avocat Francis Terquem, Florence Sanial, elle, estime qu'elle a été licenciée parce qu'elle s'est opposée à ce que son cabinet laisse un de ses clients, le groupe Vivendi Environnement (VE), commettre «des fraudes comptables».
Choix limites. Hier, le conseil des prud'hommes de Paris lui a donné raison. Il a jugé son licenciement «sans cause réelle et sérieuse» et a condamné Salustro à 28 000 euros de «dommages et intérêts» ainsi qu'à 300 000 euros de rappel de salaires, prime et congés payés. Le cabinet a annoncé qu'il ferait appel.
Pour l'ex-auditrice, les ennuis commencent début 2002. Jusque-là, elle était une directrice de mission louée par sa hiérarchie, débauchée en 2000 pour encadrer les salariés chargés de vérifier les comptes de VE. Un poste à haute responsabilité et bien rémunéré (8 800 euros par mois hors primes). Mais la validation des comptes 2001 de VE se passe très mal. Le groupe doit annoncer des pertes énormes dues à des dépréciati