«C'est bien de dénoncer ses petits camarades», va-t-il devenir la nouvelle maxime des entreprises françaises ? Sous la pression des milieux d'affaires anglo-saxons et face à la montée des fonds éthiques, la France se met au whistleblowing, terme anglais signifiant «souffler dans le sifflet». Et réfléchit à protéger les salariés qui rapportent à leur direction ou à une instance extérieure l'existence d'actes frauduleux.
L'évolution se fait cependant de manière anarchique et de nombreux acteurs poussent à formaliser cette évolution inéluctable. Au mois d'octobre, la branche française de l'ONG Transparency International appelait à encourager le «déclenchement d'alertes par les employés confrontés à des agissements contraires aux lois». Mardi, une association, le Cercle d'éthique des affaires, présentait un rapport prônant la mise en place de «systèmes d'alerte éthique» (1).
En ce domaine, les Etats-Unis sont présentés comme un modèle à suivre, mais pas forcément au pied de la lettre. Depuis trois ans, la loi Sarbanes-Oxley, adoptée en réaction au scandale Enron, impose aux sociétés cotées en Bourse de disposer d'un système de whistleblowing pour tout soupçon comptable. Du coup se sont développées des hot-lines, ou numéros anonymes, souvent gérés par des prestataires extérieurs. Avec parfois une conception extensive de la délation : drogue, politique ou sexe au travail...
Autant de dérives qui font peur en France. Surtout que Sarbanes-Oxley doit s'appliquer aux entreprises hexagona