Bienvenue à Kyotoland. Ou plutôt dans le nouveau monde de la «finance carbone». C'est à peu près en ces termes que Bruno Larminat s'adresse, fin janvier, à ses collaborateurs lors d'un comité de direction. Bruno Larminat ? C'est le responsable de l'usine Ciment Calcia de Gargenville (Yvelines), une des dix filiales françaises de la multinationale transalpine Italcementi. Ce jour-là, il rappelle que la Vieille Europe est la première grande zone économique sur le point de mettre en place un plan de lutte contre le réchauffement climatique... Avec une bourse de carbone qui précède de deux ans le futur marché mondial des droits d'émission, prévu dans le protocole de Kyoto pour 2008.
Pourtant, ce sont surtout les chiffres attendus depuis des mois, et qui sont là, inscrits dans un document, que Bruno Larminat va commenter : le Plan national d'allocation des quotas d'émissions de gaz à effet de serre (Pnaq). «Ciment Calcia de Gargenville pourra émettre trois cent dix mille trente-six tonnes de dioxyde de carbone par an sur la période 2005-2007», explique-t-il en lisant le document. En France, 1 126 sites sont tombés sous le coup de la mesure et se partagent 150,7 millions de tonnes de CO2, entre 2005 et 2007, affectés par le ministère de l'Environnement. Comme pour les autres, le volume des droits d'émission de Ciment Calcia de Gargenville reprend la consommation énergétique année après année, corrigé d'un coefficient d'amélioration technologique. Et le tout sur ce que les experts a