Berlin de notre correspondante
Gerhard Schröder ne tient pas seulement à son titre de «grand réformateur», il veut aussi être reconnu comme «un bon patriote». Ce matin à 9 heures, le chancelier allemand va donc lancer un appel vibrant à toutes les forces vives de la Nation. Face à la monstruosité du chiffre du chômage, qui s'est établi en février à 5,2 millions de personnes, un niveau inégalé depuis la guerre, Schröder ne pouvait pas rester muet.
Deux ans presque jour pour jour après le lancement de son vaste plan de réformes, baptisé Agenda 2010, le chancelier va donc détailler quelques mesures urgentes. Principale annonce attendue : une baisse du taux de l'impôt sur les sociétés. Schröder n'aura pas besoin cette fois de museler l'aile gauche de son parti social-démocrate. Depuis l'échec des grèves contre Hartz IV, la réforme du marché du travail, les opposants sont aux abonnés absents. Il s'adressera donc d'abord à l'opposition chrétienne-démocrate, qui a en partie soutenu ses réformes mais en a bloqué certaines au Bundesrat (Chambre des régions).
Ce soir, Gerhard Schröder, flanqué du ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer, recevra les ténors de l'opposition Angela Merkel (CDU) et Edmund Stoiber (CSU) pour un sommet sur l'emploi. Ce dernier a déjà déclaré que de «nombreuses mesures nécessaires pour créer davantage d'emplois ne sont pas envisageables sous l'actuel gouvernement».
Le président de la République, Horst Köhler, ancien directeur du FMI, a pour sa part exhor