Quand le béton va, la corruption aussi. Les grands chantiers de construction dans le monde sont des paradis pour les pots-de-vin, dénonce Transparency International (TI) dans un rapport mondial, publié hier. L'ONG assure ainsi que la corruption y est «amplifiée par la taille et la diversité» du secteur, où les opérateurs privés ou publics se livrent à une concurrence féroce pour prendre leur part du gâteau du BTP mondial, estimé à 3 200 milliards de dollars par an. «Quand le montant d'un pot-de-vin prend le pas sur l'optimisation des ressources, il en résulte des constructions de mauvaise qualité et une piètre gestion des infrastructures», rappelle Peter Eigen, président et fondateur de TI. L'ONG, fait rare, pointe la passivité, voire la complicité, des agences de crédit à l'exportation (qui garantissent des projets parrainés par l'Etat), accusées «de ne pas déployer la moindre diligence pour s'attaquer au problème».
Une société canadienne, Acres International, a été expulsée du Lesotho et mise sur la liste noire de la Banque mondiale pour avoir payé 2 millions de dollars dans un projet hydraulique. Aux Philippines, la construction de la centrale nucléaire de Bataan, près d'une faille sismique active, a été négociée par Westinghouse moyennant 17 millions de dollars lâchés à un ami de l'ex-président Marcos. En République démocratique du Congo, seuls 3 % des contrats impliquent des appels d'offres... La reconstruction de l'Irak inquiète l'ONG, qui rappelle que de nombreux «marc