Bogota (Colombie) de notre correspondant
Comme l'armagnac et le vin de Bordeaux, le café colombien a désormais son Appellation d'origine contrôlée (AOC). La puissante Fédération des caféiculteurs du pays andin vient d'obtenir des autorités de Bogota qu'elles attribuent à son grain une «dénomination d'origine», la première du pays. «Cela faisait des années que nous affinions notre travail», se réjouit Luis Fernando Samper, spécialiste de la propriété intellectuelle à l'organisation. Désormais, tout café étiqueté «de Colombie» devra avoir poussé sur des arbustes des hautes pentes de la cordillère des Andes ce qui exclut les producteurs du bassin amazonien , puis avoir été ramassé cerise par cerise en délaissant les vertes, et, enfin, séparé de sa pulpe, puis séché au cours d'un processus rigoureux. Rien à voir avec le Brésil et ses récoltes à la machine, et encore moins avec le Vietnam, champion de la quantité qui dispute aux Colombiens la place de 2e producteur mondial. «Leur méthode est beaucoup moins coûteuse, mais affecte la saveur finale», souligne Samper.
La qualité colombienne, surveillée depuis longtemps par la Fédération à travers une marque déposée, est déjà reconnue mondialement. Mais cet acquis est menacé, selon Gabriel Silva, le président de la Fédération, par les évolutions du marché «orienté vers la dissolution et la disparition des origines». Le terme «Colombie» est abusivement utilisé sur les étiquettes de paquets vendus aux Etats-Unis ou en Espagne, dénonce-