Menu
Libération

Les produits du terroir se démarquent

Article réservé aux abonnés
L'OMC a pris la défense du très européen système d'appellations d'origine.
publié le 18 mars 2005 à 1h02

Les amateurs de Bratwurst de Nuremberg ou d'anchois de Collioure peuvent souffler, ce n'est pas demain la veille qu'on pourra leur fourguer sous ces appellations engageantes des saucisses néo-zélandaises ou du poisson américain. Le mécanisme des Indications géographiques protégées (IGP), version européenne des AOC à la française ­ classique sur les vins mais aussi sur un nombre croissant de produits agroalimentaires de terroir ­, a résisté à l'offensive menée devant l'Organisation mondiale du commerce par les Etats-Unis et l'Australie qui la jugeaient «protectionniste» et «discriminatoire».

Dégommer. Un panel de l'institution a déclaré, mardi, le système européen grosso modo compatible avec les règles du commerce international, ruinant ainsi les espoirs de ces pays de le dégommer. «Cette décision de l'OMC permettra à l'Union européenne d'assurer la reconnaissance accrue des indications géographiques et la protection de l'identité des produits régionaux», s'est félicité Peter Mandelson, le commissaire européen en charge du Commerce.

Cette décision de l'OMC était très attendue, car la planète se divise aujourd'hui en deux groupes de pays. D'un côté, les amis du terroir, avec l'Europe et un nombre croissant de pays en développement, de la Chine au Kenya en passant par le Mexique. Ces Etats voient dans la labellisation des produits de terroir un outil de «promotion de savoir-faire locaux et de lutte contre les délocalisations», rappelle David Thual, secrétaire général du lobby Ori