Berlin de notre correspondante
Gerhard Schröder est sorti, hier en début de soirée, du sommet exceptionnel sur l'emploi la mine réjouie. «Nous avons trouvé un consensus», a-t-il déclaré, victorieux. L'opposition a en effet accepté de soutenir son projet d'allégement de l'impôt sur les sociétés de 25 % à 19 %. L'annonce d'une augmentation du chômage à 5,2 millions de personnes (12,6 %) a, une nouvelle fois, semé le doute sur l'efficacité des réformes du marché de l'emploi. Ni le gouvernement «rouge-vert» ni l'opposition ne pouvaient donc se permettre un échec.
Se disant préoccupé face à la situation, Gerhard Schröder a défendu hier matin dans sa déclaration de politique générale le bien-fondé de ses réformes, lancées il y a exactement deux ans. Il a rappelé que la philosophie de la réforme du marché du travail (Hartz IV) consistait à «donner des perspectives d'avenir» à tous ceux qui «sont aptes à travailler», y compris les bénéficiaires de l'aide sociale, venus depuis le 1er janvier grossir le bataillon des chômeurs. Ce qui explique d'ailleurs cette brutale explosion du chiffre du chômage. Affichant un moral d'acier, le chancelier s'est élevé contre les demandes réitérées de l'opposition d'assouplir le dispositif de protection contre les licenciements. Il a fait remarquer qu'il y avait déjà de nombreuses possibilités pour embaucher du personnel en CDD, notamment les plus de 50 ans, et a renvoyé les entreprises à leur responsabilité.
Histoire de jouer le jeu de l'opposition, Ang