A Tokyo
Alors que le PIB nippon a progressé de 2,6 % tout au long de 2004 (sa plus forte croissance depuis 1996), la deuxième économie mondiale a fini l'année dans le rouge, entrant «en récession», selon les dernières statistiques officielles. Le PIB nippon calculé en volume a en effet accusé un repli de 0,1 % au quatrième trimestre, après deux baisses consécutives de 0,3 % au troisième trimestre et de 0,2 % au deuxième. Or, une économie est jugée en récession après trois trimestres consécutifs de baisse du PIB en volume. Alors, récession ou non ? Difficile à dire. D'autant que la nouvelle méthode de calcul du produit intérieur brut, entrée en vigueur en 2002, n'a pas mis un terme aux critiques des instituts d'analyse économique japonais et étrangers, qui accusent le gouvernement de manipuler des indicateurs pour enjoliver la conjoncture. Critique déjà formulée par l'OCDE et le FMI. Pour autant, l'économie japonaise n'est plus en proie à la «croissance zéro» des années 90. Les dépenses de consommation sont stables. Le taux de chômage a chuté à 4,5 %. La production industrielle a atteint 2,1 % en janvier. Le prix du terrain repart même à la hausse (3 % à 5 % à Tokyo), faisant craindre une minibulle immobilière très risquée (+6,9% de mises en chantier de logements neufs en janvier). A Tokyo, le Crédit suisse First Boston, notant le rebond (le premier en trois mois) de 2,6 % des dépenses des ménages en janvier, se montre plutôt optimiste et prévoit «une reprise probable au premi