Michel Bernard, le directeur de l'ANPE aime s'attarder sur les chiffres. Surtout quand ils donnent un peu d'espoir alors que le chômage culmine à 10 % de la population active et que la croissance de 2004 (2,5 %) ne crée quasiment pas d'emplois (17 200 postes seulement dans le secteur marchand non médical).
Premier espoir, le nombre d'offres collectées par l'agence auprès des entreprises : plus de 3 millions en 2004, une augmentation de 6 % par rapport à l'année précédente. Seconde lueur d'espoir : la diminution du nombre des annonces non satisfaites qui ne trouvent pas preneurs parmi les demandeurs d'emploi au-delà d'un mois de 292 000 en 2003 à 230 000 en 2004. L'ANPE a d'ailleurs fait de cette baisse un chantier prioritaire. «On entend des politiques, au mieux mal informés, au pire malveillants, dire qu'aujourd'hui 800 000 postes ne trouvent pas preneurs, dénonce Michel Bernard. C'est bien moins que cela. On le sait, on a les yeux sur les chiffres tous les jours.» L'objectif de l'ANPE est de ne pas excéder «180 000 offres non satisfaites à la fin 2005».
Monopole théorique. Au-delà de la dégradation de la situation de l'emploi, l'ANPE affronte depuis le début de l'année un bouleversement sans précédent : la fin de son monopole sur les offres d'emploi et sur le placement des chômeurs. Un monopole tout théorique, puisque nombre d'entreprises se passaient déjà des services de l'agence nationale pour recruter. La nouveauté est à chercher du côté de l'irruption des majors de l