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Libération

Des navires socialement allégés

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Les marins manifestaient hier contre la loi sur le nouveau pavillon français, en cours de vote à l'Assemblée.
publié le 24 mars 2005 à 1h07

Après plus d¹un an de grèves et de discussions serrées, les députés ont adopté hier le c¦ur d¹un projet de loi créant un registre international français (RIF) pour la marine marchande hexagonale. L¹article clé du projet autorise les armateurs à employer entre 65 % et 75 % de marins extra-communautaires. A Calais, les marins sont restés mobilisés hier contre un texte qu¹ils assimilent à un «pavillon de complaisance français». Mardi, de violents affrontements avaient opposé des grévistes aux CRS alors qu¹ils bloquaient l¹accès au tunnel sous la Manche. Sept marins interpellés ont été convoqués hier devant le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Hier, le tunnel n¹a pas été bloqué mais l¹activité du port a été ralentie.

Dumping. Le projet du RIF se veut un moyen de relancer la marine marchande française, dont la flotte se réduit petit à petit. Le «père» du RIF, le sénateur UMP de Charente Henri de Richemont, avait proposé un mécanisme d¹aides fiscales et un assouplissement des normes sociales à bord, afin de rendre la flotte française plus compétitive. En clair, céder au dumping social pour rester en vie.

Depuis 1987 et la création d¹un registre «TAAF» (terres australes et antarctiques françaises), les armateurs peuvent déjà embarquer 65 % d¹étrangers à bord. Trop peu, selon Richemont : la première mouture du RIF, votée par le Sénat en décembre 2003, permettait de limiter à deux personnes l¹effectif national. Ce point avait suscité une très forte mobilisatio