Buenos Aires de notre correspondant
Face à la flambée des cours du brut, l'automobiliste argentin est bien loti. Son pays possède le parc automobile fonctionnant au GNC (gaz naturel comprimé) le plus important au monde, avec 1,3 million de véhicules équipés de la double carburation gaz-essence. Bien sûr, il faut souvent faire la queue aux stations-service car un quart seulement d'entre elles distribue du GNC.
L'autonomie du réservoir de gaz est réduite et le passage à la pompe se répète souvent. Mais la grogne du conducteur s'estompe dès qu'il met la main au portefeuille, car le GNC est bon marché : 5 pesos (1,32 euro) pour faire 100 kilomètres avec une voiture moyenne, contre 12 pesos pour le même parcours effectué au diesel et 15 à l'essence.
De l'installation des gazoducs à la construction des stations de compression, en passant par l'aménagement des stations-service ou la transformation des véhicules, l'Argentine dispose d'un savoir-faire accumulé depuis vingt ans qu'elle entend désormais faire fructifier au-delà de ses frontières. La société Inflex, par exemple, est le leader mondial des réservoirs spéciaux qui contiennent le gaz et qui sont installés dans le coffre des voitures. «Nous sommes incontournables, estime Grégorio Kopyto, ingénieur et porte-parole de l'association argentine du GNC. Les pays qui veulent adapter leur parc automobile ont en Argentine la démonstration grandeur nature d'une filière technologique qui va de la production de gaz aux carburateurs des voi