Il n'y aura pas de relocalisation de l'usine Wolber à Soissons, fermée en 2000. Hier, le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand a débouté les 141 anciens salariés de cette filiale du fabricant de pneus Michelin, qui demandaient la reconstruction de leur usine. L'affaire avait été plaidée le 9 février (Libération du 10 février). La relocalisation de l'usine devait être le moyen de réintégrer dans leur emploi les 451 salariés licenciés à l'époque, dont un très petit nombre à retrouver du travail. Pour réclamer cette décision inédite, les salariés et leur avocat Me Philippe Brun s'appuyaient sur une autre décision de justice, déjà rendue dans le dossier Wolber. Le 5 novembre, le tribunal des prud'hommes de Soissons avait ordonné la réintégration des plaignants, en raison d'irrégularités dans le plan social et les procédures.
Concession. Mais à Clermont, fief du fabricant de pneumatiques, les juges n'ont pas prolongé cette victoire. Seule concession aux salariés qui essaient de rester mobilisés, le tribunal a reconnu que le déplacement en février 2000 de certaines machines de l'usine de pneus de vélo alors que la décision de dissolution de l'entreprise n'a été prise qu'en juin 2000 était «prématuré et de nature à constituer sur le plan délictuel une imprudence fautive». Une imprudence qui ne justifie pourtant pas, pour le tribunal, la relocalisation de l'usine. Les juges devenant même tranchants, estiment que «la prétention de relocalisation» des ex-salariés de Wolbe