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Libération

Bataille autour d'un vendredi saint bossé

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En ouvrant ce jour férié en Alsace-Moselle, les magasins Match créent un tollé politique et syndical.
publié le 25 mars 2005 à 1h08

Strasbourg de notre correspondant

C'est vendredi saint en Alsace et les magasins Match mettent les pieds dans le plat. Le groupe de grande distribution a décidé d'ouvrir aujourd'hui plutôt qu'à la Pentecôte sa soixantaine d'enseignes alsaciennes. Déclenchant du même coup un tollé et une polémique qui ne s'éteint pas. Car, en vertu du droit local, les salariés d'Alsace-Moselle disposent depuis 1892 de deux jours fériés supplémentaires, le vendredi saint et la Saint-Etienne, le 26 décembre.

Spécificité. En toute légalité, Match a choisi de tirer un trait sur l'un de ces acquis sociaux et religieux spécifiques, en s'appuyant sur la loi de solidarité avec les personnes dépendantes (1). La chaîne entend profiter de l'approche du long week-end pascal pour doper son chiffre d'affaires. Quelques grandes surfaces ont suivi le mouvement, ainsi que de petits commerçants du Haut-Rhin qui assistent, chaque année à cette période, à la migration des consommateurs vers le Territoire de Belfort. Mais, depuis une semaine, l'initiative suscite des débats en tout genre en Alsace, où chaque entorse au droit local provoque un vif émoi.

Sans surprise, les autorités religieuses catholique et protestante sont les premières à être montées au créneau. Et tout le monde s'y est mis. Les élus prenant le relais des autorités religieuses. Lundi, la commission permanente du conseil général du Bas-Rhin a adopté à l'unanimité une motion dans laquelle l'assemblée «regrette que la loi instituant la journée de soli