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Libération

Coup de poker allemand sur le casino d'Amnéville

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publié le 28 mars 2005 à 1h11

Amnéville (Moselle) envoyé spécial

Amnéville était jusqu'ici une bourgade de Moselle à peine agitée par le bruit des bandits manchots. Transformée en un immense complexe de loisirs, cette ex-ville minière, qui possède le sixième casino français (par son produit brut des jeux), se distingue à présent par les mots qu'on y échange et la multiplication des procédures juridiques. Voilà plusieurs années que Jean Kiffer, le maire de la ville, s'oppose à Georges Tranchant pour le contrôle de l'exploitation du casino. Le 11 mars, le premier a déposé plainte auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Paris pour «menace de mort». La plainte vise Georges Tranchant, qui aurait prononcé les propos suivants : «Je veux sa peau et je l'aurai.»

Ennemi juré. La raison d'un tel courroux ? Le maire, divers droite, se bat pour confier à une régie privée la gestion du casino, fleuron du groupe Tranchant (18 établissements en France). Le 21 mars, il a officialisé un accord conclu avec Saarland-Spielbanken, un réseau d'établissements de jeu majoritairement détenu par le Land (région) allemand de la Sarre. A 125 000 euros le ticket d'entrée, Saarland-Spielbanken a acquis un quart du capital d'une société d'économie mixte (SEM) dont la ville d'Amnéville est l'actionnaire de référence, avec 60 % des parts. L'objectif est clair : à court ou à moyen terme, cet attelage public franco-allemand «dans l'air du temps» et symbole de «coopération transfrontalière», selon les termes