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Libération

Où la famille Meyer lâche la famille Moulin

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Les descendants du fondateur codirigeaient les grands magasins depuis les années 30.
publié le 30 mars 2005 à 1h13

L'arrivée de BNP Paribas dans le capital des Galeries Lafayette permet de préserver l'intégrité d'un groupe comprenant le BHV et Monoprix. Mais elle met fin à ce qui faisait son originalité, l'alliance historique entre les familles Moulin et Meyer, qui codirigeaient les Galeries depuis les années 30. La doyenne du clan Meyer, Léone, 65 ans, a en effet décidé de vendre sa participation, laissant Ginette Moulin, 77 ans, unique actionnaire et opérateur aux côtés de la banque présidée par Michel Pébereau.

Les deux femmes sont cousines par leurs mères. Elles descendent du fondateur des Galeries, Théophile Bader, juif alsacien exilé à Paris, qui avait ouvert un premier magasin en 1893. Depuis la mort de ce dernier, la présidence du groupe échouait ainsi à l'une ou à l'autre branche. Au décès de Georges Meyer, le mari de Léone, en 1998, ce sont les deux gendres d'Etienne et de Ginette Moulin qui ont pris la présidence du directoire : Philippe Houzé et Philippe Lemoine.

Les deux clans ont commencé à se disputer à la mort d'Etienne, en septembre dernier. Occupant le poste de directeur général, il était exonéré d'impôt de solidarité sur la fortune, au titre de l'outil de travail. Sa veuve, Ginette, demande à le remplacer, pour éviter d'avoir à payer une somme de plus de 10 millions d'euros. Mais sa cousine, présidente du conseil de surveillance, refuse. Les vieilles rancoeurs remontent alors : la vente de 50 % de Monoprix à Casino, défendue par les Meyer, pas par les Moulin ; le projet