Pékin de notre correspondant
Le système bancaire chinois est atteint d'une gangrène dont il a du mal à se débarrasser : la corruption, dont l'ampleur surprend les responsables politiques eux-mêmes. Le dernier épisode de ce mal récurrent est particulièrement mal tombé : le président de la China Construction Bank (CCB), la deuxième des quatre grandes banques d'Etat, vient de démissionner pour avoir accepté un pot-de-vin d'un million de dollars (750 000 euros). Un nouveau scandale, qui intervient quelques mois avant l'introduction en Bourse de la société. Il ne se passe pas une semaine sans que l'on annonce la découverte d'un détournement de fonds : tout récemment, les autorités bancaires ont découvert des fraudes massives dans trois agences de l'Agricultural Bank, puis c'est un cadre de la Bank of China, la plus importante des quatre «grandes», qui est pincé pour être parti avec 100 millions de dollars (75 millions d'euros) en liquide ; enfin, d'autres cadres de la CCB ont, eux, emporté 80 millions de dollars (61 millions d'euros)...
Transparence. Mais le cas de Zhang Enzhao, le président de la CCB, est d'une autre ampleur car c'est lui qui pilotait les préparatifs de l'introduction en Bourse de sa banque, qui cherche à lever entre 5 et 10 milliards de dollars (entre 3,8 et 7,7 milliards d'euros) sur le marché international. Pour rassurer les milieux bancaires internationaux, les autorités chinoises ont assuré une relative transparence à une affaire qui a fait la une des journau