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Libération

Bruxelles met sa réforme des transports sous le tapis

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Pour ne pas effaroucher les anti-Constitution, un règlement libéralisant le transport régional a été reporté.
publié le 1er avril 2005 à 1h22

A deux mois du référendum sur la Constitution européenne (lire aussi en page 13), l'Europe fait ce qu'elle peut pour montrer son meilleur profil. Après l'annonce d'une trêve sur la directive Bolkestein, Bruxelles continue d'arrondir les angles. Il s'agit de planquer sous la moquette les textes sensibles et de ne les ressortir qu'après la consultation fatidique. Ainsi, vous n'entendrez plus parler avant plusieurs semaines du règlement dit «OSP», pourtant quasi finalisé.

Ce règlement concerne l'organisation des transports publics et vise à leur libéralisation. Il aurait, en France, comme conséquence principale la mise en concurrence, via appels d'offre, des trains express régionaux, jusqu'à présent monopole de la SNCF. Initié il y a sept ans, le texte avait été enterré puis relancé, mais il était cette fois prêt à sortir de la Commission. Plusieurs versions bien abouties circulaient déjà. Le milieu du transport et les concurrents potentiels de la SNCF l'attendaient impatiemment pour le mois de mars.

Le texte prévoit une ouverture progressive, exigeant une libéralisation à 50 % d'ici à huit ans et totale dans les quinze ans à venir. S'appliquant aux transports urbains (bus, métro, etc.) il laisserait toutefois aux régies municipales la possibilité de conserver leur marché. De quoi, malgré tout, déclencher une belle polémique. Selon plusieurs sources, c'est Jacques Barrot lui-même, le commissaire européen aux Transports, qui a suggéré de la jouer discret, histoire de ne pas donner