Mettez la CIA, George Bush fils et père, un peu d'aéronautique, du militaire et beaucoup d'argent, et vous avez Carlyle. Le premier fonds d'investissement de la planète est un nid à fantasmes pour les adeptes des théories conspirationnistes. Créée en 1987 par un trio de financiers, la firme a cherché à se développer grâce l'appui du pouvoir politique, et notamment du camp républicain. Elle a ainsi recruté Franck Carlucci, ancien patron de la CIA et secrétaire d'Etat sous Reagan. Il est aujourd'hui président honoraire de Carlyle. George Bush père y a fait office de conseiller pendant plusieurs années, et son fils George W. a occupé, un temps, un poste d'administrateur dans une société achetée par le fonds. Cette proximité avec la Maison Blanche a ainsi permis à Carlyle de faire des acquisitions dans des secteurs sensibles comme la défense et l'aéronautique.
Mais aujourd'hui, le fonds a diversifié son portefeuille : il possède de l'immobilier, des câblo-opérateurs, des sous-traitants pour l'industrie automobile... En France, il a fait un aller-retour dans le Figaro, est propriétaire des locaux de l'Imprimerie nationale et détient Aprovia, un éditeur de presse professionnel où un plan de suppression d'emplois concernant 25 % des effectifs a été mis en place en janvier.
Son influence est maintenant due à sa force de frappe financière. Depuis sa dernière levée de fonds, Carlyle gère 25 milliards de dollars. C'est encore loin de Calpers, le fonds de pension des retraités de Califo