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Libération

Un fonds nid à fantasmes

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Proche des Bush et de la CIA, Carlyle gère 25 milliards de dollars.
publié le 1er avril 2005 à 1h22

Mettez la CIA, George Bush fils et père, un peu d'aéronautique, du militaire et beaucoup d'argent, et vous avez Carlyle. Le premier fonds d'investissement de la planète est un nid à fantasmes pour les adeptes des théories conspirationnistes. Créée en 1987 par un trio de financiers, la firme a cherché à se développer grâce l'appui du pouvoir politique, et notamment du camp républicain. Elle a ainsi recruté Franck Carlucci, ancien patron de la CIA et secrétaire d'Etat sous Reagan. Il est aujourd'hui président honoraire de Carlyle. George Bush père y a fait office de conseiller pendant plusieurs années, et son fils George W. a occupé, un temps, un poste d'administrateur dans une société achetée par le fonds. Cette proximité avec la Maison Blanche a ainsi permis à Carlyle de faire des acquisitions dans des secteurs sensibles comme la défense et l'aéronautique.

Mais aujourd'hui, le fonds a diversifié son portefeuille : il possède de l'immobilier, des câblo-opérateurs, des sous-traitants pour l'industrie automobile... En France, il a fait un aller-retour dans le Figaro, est propriétaire des locaux de l'Imprimerie nationale et détient Aprovia, un éditeur de presse professionnel ­ où un plan de suppression d'emplois concernant 25 % des effectifs a été mis en place en janvier.

Son influence est maintenant due à sa force de frappe financière. Depuis sa dernière levée de fonds, Carlyle gère 25 milliards de dollars. C'est encore loin de Calpers, le fonds de pension des retraités de Califo