Montpellier, correspondance.
Les viticulteurs ont réussi leur coup. Officiellement, ils condamnent les attentats à l'explosif qui ont visé vendredi les bâtiments du ministère de l'Agriculture en région Languedoc-Roussillon. Mais cette fois ils ont obtenu plus qu'ils ne pouvaient rêver : le ministre de l'Agriculture en personne a sauté dans un avion pour venir apporter sa «réprobation» et sa «solidarité aux agents attaqués dans leur outil de travail». A 14 h 30 vendredi, Dominique Bussereau souhaitait «bon courage» aux fonctionnaires de la direction régionale de l'agriculture et de la forêt à Montpellier, au milieu d'éclats de verre et de débris en tout genre.
L'explosion a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi peu après minuit, devant l'entrée du bâtiment, tordant la grille, soufflant les vitres et arrachant câbles et faux plafonds. Une action revendiquée par le Comité régional d'action viticole (Crav), dont le sigle a été tagué à plusieurs reprises sur les murs. Même signature, la même nuit, où une explosion s'est produite à la direction départementale de l'agriculture de Carcassonne, dégradant des bureaux. Le Crav encore, à Nîmes, où une voiture a été incendiée devant la DDA du Gard.
«Des abrutis». Cette nébuleuse sans existence légale, qui regrouperait 200 à 300 viticulteurs, fait parler d'elle depuis trente ans. Le 8 mars, veille de la grande manifestation de vignerons à Montpellier, qui a réuni près de 7 000 personnes, le Crav avait signé une explosion perpétrée dans un