L'affaire a commencé à sentir le roussi en octobre. A l'époque, Manfred Gentz, directeur financier de DaimlerChrysler, maison-mère de Mercedes, expliquait que la rentabilité de Smart ne serait pas atteinte en 2004, comme prévu, mais plutôt en 2006. Et déclarait «examiner toutes les possibilités» concernant l'avenir de la filiale de Mercedes spécialisée dans les minivoitures. Vendredi, le verdict est tombé : le groupe germano-américain engage un programme de réduction, en deux ans, de 30 % de ses coûts, dont «des suppressions d'emploi significatives». Le comité d'entreprise, vendredi, évoquait 700 emplois. Voire 1000 à long terme (lire ci-contre).
Placard. Mercedes, cador de la berline de luxe, a-t-il foncé droit dans le mur en s'embarquant dans le projet Smart? Lancée en 1998, vendue à partir de 8 950 euros, la deux places ForTwo, voiture la plus courte du monde (2,5 m), semblait avoir trouvé sa clientèle: urbaine, jeune et aisée. L'affaire se gâte avec le lancement, il y a un an, de la quatre places ForFour. Moins originale, plus chère (à partir de 12 950 euros) et, surtout, en concurrence avec les best-sellers Clio et 206. «Un four», note un observateur du marché: il s'en est vendu, en France, moitié moins que prévu... Quant au 4x4 ForMore, conçu pour attaquer le marché américain, il devait être présenté en grande pompe, en janvier, au salon de Detroit. Le programme avait été gelé. Vendredi, il a été officiellement rangé au placard.
«On n'a jamais vendu autant de Smart qu'au