L'économie européenne est en carafe. La Commission a révisé hier en forte baisse ses prévisions de croissance, avec 2 % prévus pour 2005 pour l'ensemble de l'Union contre 2,3 % selon les chiffres donnés en octobre. La correction pour la zone euro est encore plus sévère, avec 1,6 % contre 2 % auparavant. Confiance en rade, pétrole en hausse et euro à un niveau élevé par rapport au dollar ont pesé sur l'activité ces derniers mois, laissant l'Union loin derrière le rythme de croissance des Etats-Unis, qui flirte avec les 4 % annuels.
La bonne tenue des économies des pays de l'Est (Pologne + 4,4 % ou Lettonie + 7,2 %) tranche avec la morosité des plus importantes économies du continent. Avec 0,8 % (contre 1,5 %), c'est l'Allemagne qui trinque le plus. Le gouvernement Schröder y applique une potion tout entière consacrée à la compétitivité à moyen terme et, dans l'intervalle, «les salaires réels diminuent et la demande intérieure est matraquée», estime Xavier Timbeau, économiste à l'Observatoire français de la conjoncture économique, qui juge que cette «politique de l'offre coûte très cher en croissance».
Pour la France, la Commission affiche une croissance 2005 à 2 %, contre 2,2 % en octobre, et 2,5 % selon le gouvernement (lire ci-contre). Un chiffre presque correct en comparaison du plongeon allemand, ou même italien (1,2 % contre 1,8 %). Pour Bruxelles, c'est le résultat de la vigueur de la consommation des ménages, cas quasi unique en Europe. La Commission estime pour autant q